Dora RIVIERE

13 avril 1895 (Saint-Etienne)- 21 avril 1983 (Le Luc)

Ville: Saint-Etienne

Dora Rivière est une ophtalmologue et résistante française née dans une famille protestante de Saint-Etienne. Suite au décès de son frère au cours de la Première Guerre mondiale, elle s’est tournée vers des études de médecine réalisées aux hospices civils de Lyon.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, elle s’est engagée dans la Résistance sous le pseudonyme masculin de « Monsieur Lignon ». Dora Rivière a alors œuvré pour aider les personnes traquées à se réfugier à l’étranger et le placement d’enfants juifs dans les fermes isolées du plateau de Haute-Loire. Elue au conseil municipal pendant sa déportation, Dora Rivière fut nommée adjointe du maire chargée des affaires sociales à son retour. Elle a alors participé à la création de Amicale de Ravensbrück et fut également membre de l’Union des femmes françaises. Elle fut décorée de la Croix du combattant et de la Médaille de la déportation et de l’internement pour faits de Résistance.

Dates clés

1921 : Soutient de sa thèse à Lyon et spécialisation en ophtalmologie

1921-1923 : Travaille en Pologne avec l’association European Student Relief où elle accueillit et soigna les étudiants étrangers étudiant à Varsovie et logeant dans les foyers du YMCA. Elle travailla également à l’hôpital et dans les camps de réfugiés (russes/ukrainiens) afin de lutter contre une épidémie de typhus.

6 octobre 1943 : Dénoncée, arrêtée et incarcérée à la prison de Bellevue à Saint-Etienne puis à Lyon (prison Montluc) avant d’être envoyée dans un camp de transit.

3 février 1944 : Déportée au camp pour femmes de Ravensbrück au sein du convoi dit des « 27 000 » du nom des matricules attribués aux prisonnières (27919 pour Dora Rivière). Elle fut affectée au Revier puis au Jugenlager.

9 janvier 1945 : Libérée à la frontière germano-suisse par la Croix-Rouge.

1946 : Départ aux Etats-Unis et Canada pour lever des fonds.

1972 : Retrait à Luc-en-Provence

2001 : Honorée du titre de Juste parmi les nations à titre posthume.

Extrait de l’ouvrage Les Françaises à Ravensbrück publié en 1965 :

« Le Docteur Dora a été désignée par le docteur Treite (médecin-chef du camp) pour être affectée au Jugendlager (trompeuse métaphore employée par les nazis pour désigner l’antichambre de la mort). Cette proposition l’a effrayée à cause des responsabilités qu’elle comportait… On avait promis à ces femmes, par la voix des haut-parleurs, une vie plus calme, exempte de travail, d’appel du matin, de corvées de terrassement, de déchargement ; on leur a parlé d’une infirmerie dirigée par une doctoresse française, le docteur Dora Rivière de Saint-Etienne, aimée pour sa bienveillante douceur. Les pauvres vieilles, les impotentes, les malades ambulatoires, les tricoteuses sont parties presque joyeuses… Madame Rivière, avait reçu un tel choc psychique de son séjour au Jugendlager qu’elle a dû s’aliter jusqu’à l’évacuation du camp en avril 1945. »